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Tuesday, November 8, 2011

election rdc

 – Monument situé au siège de la régie de distribution d'eau( REGIDESO),sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Elections 2011: candidats députés, plus de 30 mandataires publics démissionnent

La remise et reprise a débuté dans treize services et établissements publics et huit entreprises de l’Etat, au lendemain de la promulgation des ordonnances portant démission volontaire des mandataires actifs.
SPORT
 – Les joueurs Angani Kayiba (à gauche, portant l'ancien maillot) et Patrick Mampuya (sous le nouveau maillot) lors de la présentation du nouveau maillot des léopards, le 7 novembre 2011 à Kinshasa.

Foot-RDC: les Léopards portent un nouveau maillot

Les Léopards de la RDC vont porter un nouveau maillot, le vendredi 11 novembre, à Mbabane contre l’équipe de Swaziland, en match aller du tour préliminaire du mondial- Brésil 2014. Il devrait....
novembre 7, 2011 / 12 commentaires / Lire l'article
 – Les Léopards de la RDCongo, CHAN Soudan 2011.

Préliminaires- Mondial 2014: les Léopards arrivent au Swaziland ce mardi

La sélection nationale de football de la RDC doit quitter Pretoria (Afrique du sud), mardi 8 novembre, pour Mbabane. Elle devrait être reçue, trois jours après, par son homologue du Swaziland en....
novembre 7, 2011 / 1 commentaire / Lire l'article

ACTUALITÉ
 – Une vue du centre ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema (RDC). Ph. Panoramio.com

Campagne électorale: les militants de l’AFDC et de la NDA s’affrontent à Kalima

Les partisans de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC), parti de Bahati  Lukwebo, et ceux de la Nouvelle alliance des démocrates (NAD) d’Athanase Matenda Kyelu, se  sont battus, lundi 7 novembre à Kalima au...
publié il y a 3 heures, 28 minutes / 0 commentaire / Lire l'article
 – Camions au poste frontalier Kasumbalesa, Katanga, RD Congo

Aru: guerre des douanes à la frontière ougando-congolaise

Treize véhicules contenant des  marchandises des commerçants congolais sont bloqués par le service de sécurité ougandais depuis cinq jours, a annoncé, ce mardi 8 novembre, la Fédération des entreprises du Congo (Fec) du territoire d’Aru...
publié il y a 5 heures, 7 minutes / 0 commentaire / Lire l'article
ÉCONOMIE
 – Vue sur la centrale Inga 2 depuis le haut du barrage, les conduites à droite, les transformateurs à gauche (SNEL), 2005.

Bas-Congo: le projet de fonderie d’aluminium dépend de la construction d’Inga III

BHP Billiton tient à implanter sa fonderie d’aluminium au Bas-Congo. Le ministre de l’Energie, Gilbert Tshiongo, a ainsi renouvelé le protocole d’accord signé entre le gouvernement de la RDC et l’entreprise minière BHP Billiton en...
novembre 7, 2011 / 2 commentaires / Lire l'article

Saturday, November 5, 2011

ACTUALITE BUKAVU


6.10.11

Mariages à Bukavu : Cadeaux bien emballés mais aux contenus minables


Il était heureux ce jour-là. Ce fut son jour de mariage, son jour de bonheur. Quoi de plus normal ! Tellement il était heureux, il m’a même taquiné : « Et toi, qu’est-ce que tu attends, petit célibataire ! »

Le soir dans la salle de fête, il y avait plein de monde. La file était longue pendant la remise des cadeaux aux mariés. Certains invités de valeur ont offert des morceaux de cordes au couple, signes que des vaches leur seront remises le lendemain. D’autres ont offert des enveloppes de monnaie et des promesses de véhicules.

Une semaine plus tard, il m’appelle. « Mon cher, sais-tu qu’il n’y avait rien dans l’énorme cadeau que portait le Directeur ? Juste des paquets de papiers mouchoirs et quelques morceaux de tissus !», s’exclame-t-il, un peu déçu par ce qu’il espérait recevoir de son chef, qui trainait un gros cadeau majestueusement emballé.

Depuis un temps, Bukavu est devenue une ville des prétentieux. A chaque grande occasion de fête ou de faste cérémonie, nombreux sont ceux qui veulent se donner une image de fortunés. Jeeps, maisons, vaches, screen flat dernier cri,… autant de cadeaux sont promis aux jeunes couples mariés devant les invités, avec toute solennité. Mais la plupart de jeunes mariés déchantent vite.

« L’honorable député m’avait promis deux vaches, il ne me les a jamais remises ! Chaque fois que je les lui rappelle, il me dit d’attendre la fin du mois. Ça fait 4 mois que j’attends », me confie un collègue de service, nouveau marié.

Dans la majorité de jeunes mariés, le constat est partout négatif. Certains invités qui ne peuvent promettre, sont plutôt porteurs de grands et flamboyants emballages mais aux contenus minables. Qu’est-ce qui motivent les habitants de Bukavu à être de plus en plus exhibitionnistes ? Sans doute la soif de paraitre, le désir de se donner, aux yeux des gens, l’image de grandes dames ou de grands hommes de la ville. Mais à quoi cela servirait si à la fin les bénéficiaires de ces cadeaux ne s’en contentent pas ? Mystifier un emballage de cadeau qui n’en reflète pas le contenu ou promettre sans réaliser, n’est-il pas signe de manque de courtoisie à l’égard du jeune couple marié? Vouloir cacher son indigence est un pas vers la convoitise et les détournements.

Avec cette allure, Bukavu se façonne peu à peu des femmes et des hommes sans scrupule. Le respect aux mariés voudrait aussi qu’on leur offre de simples cadeaux emballés modestement et de faire plus de surprises que des promesses. Ou carrément ne rien offrir quand les possibilités sont minimes. On n’en mourait pas pour autant ! « Les belles paroles n’écorchent pas la langue », dit-on

28.9.11

La pornographie vendue par les enfants mineurs


Ils me trouvent sur une terrasse où j’échange avec un ami. Ils s’approchent de nous et nous exhibent quelques disques qu’ils vendent. « J’ai la dernière saison de 24heures Chrono! Il y a aussi la série de Frijolito et de Paloma », me lance le plus âgé. Je lui réponds que je ne suis pas très intéressé. Ils s’en vont, puis le plus jeune revient encore quelques minutes plus tard. Il me dit à l’oreille : « J’ai aussi des films pornographiques. Si ça t’intéresse, je te les donne à 1500 FC chacun ». 

Je l’observe. Le monsieur qui me parle me parait trop jeune pour me faire une telle proposition. Je me fais très intéressé par son offre. Il me sort une dizaine de films pornographiques avec pochettes bien auréolées. C’est alors que je lui pose des questions sur sa personne. Il me dit qu’il s’appelle Abibou. Il a 13 ans. Il étudie en 6ème  année primaire à l’E.P. CC (Camp Cinéma) dans la Commune de Kadutu. Chaque jour après cours à midi, il fait le porte-à-porte au centre-ville pour vendre des DVDs de films. Et à cet âge, il vend déjà des films pornographiques, comme de nombreux autres jeunes de son âge qui sillonnent la ville avec des CDs. 

Quelle est le rôle de la société devant cette dérive éducationnelle des enfants mineurs? Le processus de déliquescence et de la démission de l’Etat, a entraîné dans son sillage la dégradation de l’éducation des enfants. Au rythme de la croissance démographique dans la ville et du laisser-aller des parents, l’éducation des enfants échappe et connait un développement quantitatif débridé et anarchique. N’est-ce pas que tout système éducatif est d’abord un problème de la société qui l’organise et qui le gère et dont il est à la fois le reflet et la résultante ? Suivons donc de près ces enfants en voie de perdition, sinon nous en serons tous responsables et avec à la tête l’Etat.

Se décharger partout: une bévue devenue naturelle ?


Et voilà ! Encore un garçon BK en train faire paisiblement sa toilette. On n’en parlera jamais assez ! Bukavu ma ville, connue depuis plusieurs années comme la Suisse de l’Afrique, de part sa nature florissante, ses hauteurs et sa sublime beauté, n’est plus qu’une vieille poubelle. Les belles rues résidentielles qui la valorisaient jadis, les hommes et même les femmes, les ont transformées aujourd’hui en véritable dépotoir où tout quidam vient y déposer ses déchets. 

Cette bizarrerie, devenue comme une nature, ne gène plus personne. En cours de route, de plus en plus de gens trouvent normal qu’un camarade se soulage. Et où ? N’importe où, pourvu qu’on libère sa vessie ! Et cela au vu et au su des agents de l’ordre et même des autorités provinciales ayant l’hygiène dans leurs attributions. Les enfants de la rue, véritables acteurs de cette besogne, ont transformé plusieurs coins de la ville en zones inaccessibles, seulement par l’odeur. Sur les murs, les inscriptions du genre: « Interdit de pisser ici »,« Quiconque sera attrapé en train de pisser ici sera puni »,… ne sont que des slogans creux qui d’ailleurs, ne font que salir les murs qui embellissent certaines rues de Bukavu. 

Malgré tout, quelque fois l’on peut se demander si réellement cette population n’a pas raison d’agir de la sorte ! Dans cette ville où les toilettes publiques sont quasi inexistantes, l’Etat devrait réfléchir par deux fois. Pour construire une latrine publique, cela nécessite-t-il un budget colossal ? La Mairie étant responsable numéro 1 de la ville, ne devrait-elle pas prendre ses responsabilités afin de nous éviter cette monstruosité qui ternit notre image auprès des visiteurs étrangers ?

En attendant les grands changements qu’on nous promet, nous serions fiers si le Maire de la ville initie une politique de restriction de cet acte. Plusieurs méthodes peuvent être adoptées : « Un pipi, une pierre ». Seront donc lapidés, tous ceux qui s’aventurent à se décharger en pleine rue dans notre ville. Même la pire des solutions n’est-elle pas la bienvenue pour nous éviter de telles humiliations ?

Le salut au drapeau : source de revenus pour les militaires ?


Ce matin à 7h30 avant d’aller au travail, je fais un petit crochet à l’hôpital CELPA voir un malade interné là depuis deux jours. Je marche rapidement pour retourner vite. Je suis alerté par un autre passant que je vois immobile comme un poteau. Il me crie : « Arrêtes-toi, on risque de te frapper ». Je remarque que tout mon entourage est figé devant le drapeau national qu’un militaire remonte sur un morceau de bois au bureau de la 10ème région militaire. Je m’arrête comme tout le monde. Pas d’hymne national ni de chants patriotiques. Tout se fait comme dans un chœur des muets. 

Quelques secondes avant la fin de ce salut au drapeau, un motard distrait roulait encore non loin de là. Il ne s’en rendra compte qu’à la fin. Mission réussie pour les militaires attachés à ce quartier général. Le motard est alors récupéré illico et son jeune client giflé avant de repartir sur un autre taxi-moto. 

Au sortir de l’hôpital, j’apprends que la moto du motard a été saisie. Pour la récupérer, le motard est obligé de payer 20 $US d’amende pour avoir été inattentif pendant le salut au drapeau. La 10ème région militaire se transforme ainsi en service taxateur. Un petit butin que les soldats se partageront pour s’acheter des cigarettes et quelques bouteilles de bière. Vive les distraits pendant le salut au drapeau. Un business qui roule !

20.9.11

Les convoyeurs des bus de transport : Aucun respect pour les clients !



Ce dimanche matin, je dois être à Kadutu à 8h00. C’est une urgence ! Je n’ai pas de sous dans ma poche. La seule monnaie dont je peux me vanter ce sont quelques billets de 100 FC qui trainaient encore la veille dans mes poches. J’en réunis quatre, assez suffisants pour une course dans un bus. Aussitôt, je me plante au parking de Nyawera. Il est 7h30’. J’entre dans un minibus. Je suis encore seul dedans. Le convoyeur hèle passivement les clients qui sont rares. Il n’y en a presque pas d’ailleurs. Les peu de clients qui arrivent, préfèrent prendre les taxis-voitures ou motos qui sont vite pleins et expéditifs. Moi par contre, je ne peux me permettre ce luxe à cet instant. Ma poche est indigente. Je patiente.

Dans ce minibus de 18 places, les clients arrivent peu à peu. Nous sommes deux, trois, puis cinq clients. A 7h50, je meurs déjà d’impatience pour mon rendez-vous de 8h00. En plus, je remarque que le convoyeur ne fournit pas suffisamment d’effort pour mobiliser les clients. Mais peu à peu, les clients affluent. Nous sommes déjà 17 et il est 8h20. Je suis très en retard.

Le chauffeur qui doit nous conduire ne veut pas quitter le parking tant que la dernière place n’est pas occupée. Eh bien, il faut encore attendre ! Pendant ce temps, l’homme avec qui j’ai rendez-vous à Kadutu, s’impatiente. Il a un programme chargé. Il me fait des appels téléphoniques et d’incessants bips. Pour moi, l’heure est grave ! Je suis fou furieux de cette longue attente. Je négocie le départ avec le chauffeur du bus mais sans succès. « Je ne peux pas quitter tant que le bus n’est pas plein », me lance-t-il sèchement. On attend encore!

La goutte d'eau qui déborda le vase 

Impatients d’attendre, trois clients quittent ce bus et prennent des taxis. Je suis alors troublé. C’est là qu’un des clients demande gentiment au convoyeur: « Maintenant que trois clients viennent de quitter, on doit encore attendre combien de temps ? »
Le convoyeur, nous regardant tous dans les yeux, lance avec aisance : « Que celui qui veut quitter ce bus, le quitte ! Vous pensez que je peux manquer des clients ? Bande de stupides ! On ne quittera pas ce parking tant que ce bus n’est pas plein. Et celui qui veut partir qu’il s’en aille ! Sots que vous êtes ! Et faites ce que vous voulez, vous ne m’emmènerez nulle part!» 

Les propos du convoyeur laissent tout le monde de marbre. Certains de ceux qui étaient avec nous quittent aussitôt ce bus. D’autres, insensibles à ces propos, attendent toujours le départ. Moi par contre, je suis embarrassé. Je ne savais pas que je serai trainé de sot et de stupide par un inconnu que je n’ai rien fait.

Jusqu’à quand continuerons-nous à être victimes des propos malsains de la part des convoyeurs des bus de transport ? A qui advient la faute pour déguster si gratuitement de telles humiliations ? A l’Etat ? Aux propriétaires de ces bus ?  Peut-être oui ! Eux qui embauchent à tout coin de rue des troubadours grossiers, malappris et mal élevés.

Il a fallu attendre encore 20 minutes avant que le chauffeur décide enfin de quitter le parking, avec seulement quelques clients. J’arrive avec une heure de retard à mon rendez-vous. Et dire que les Congolais ne respectent pas le temps ! Ma journée dominicale venait ainsi d’être gâchée par un convoyeur de bus !


L'Hôtel du gouvernement provincial en feu!

 

Il est 23h48’ à Bukavu. Trois techniciens de la RTNC restés au studio après la fin des programmes trente minutes plus tôt, sont déjà en plein sommeil.  Indisposés par la chaleur et alertés par les cris des sentinelles et autres policiers de garde, ils se lèvent et du coup, c’est le sauve-qui-peut ! 

L’Hôtel des Postes de Bukavu, devenue Hôtel du gouvernement provincial, est en feu. Tout le quartier est alors alerté. Les appels téléphoniques se font dans tous les sens pour faire appel aux services de secours. Pendant ce temps, l’incendie qui serait parti du studio de la RTNC, gagne un  nouveau local à chaque quart d’heure. 

Les émetteurs et studios télé et radio de la RTNC Bukavu, le bureau du PRCG (Projet de Renforcement des Capacités en Gouvernance) ainsi que les installations des 4 ministères provinciaux : Enseignement, Agriculture, Santé et Justice sont tous consumés par le feu. Plusieurs biens matériels importants dont les archives, aussi bien de ces ministères que de la RTNC sont réduites en poussière.  L’histoire vient ainsi de partir en fumée!

Grâce au camion anti-incendie de la Pharmakina avec l’appui en eau de la Monusco, arrivés sur lieu deux heures plus tard, le feu est maitrisé. Ils épargnent ainsi la fournaise à deux autres ministères, au secrétariat exécutif du gouvernement provincial et au bureau de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) Sud-Kivu. 

Jusqu’à ce samedi matin, l’origine du feu reste inconnue. Mais certains témoins que je rencontre sur le lieu déclarent que: « le feu est parti des câbles vétustes externes qui entourent le bâtiment, côté RTNC. » 

Il y a plus d’une année, la grande Poste de Bukavu recevait de la Banque Mondiale un appui financier de plus de 400.000$US pour sa réhabilitation. Les travaux étaient en cours de finissage. Mais aujourd’hui, tout doit reprendre à zéro.

17.8.11

Pour une place dans le bus de Bagira…


Le Samedi passé, j’avais décidé de passer ma soirée à Bagira. Je voulais découvrir « Sombrero », une buvette en vogue et tant vantée par les jeunes de Bukavu. Bagira est la troisième commune de Bukavu. Très peu d’activités commerciales et administratives s’y déroulent. Pas d’université, pas de grand marché, pas de bibliothèques. Un seul cybercafé fonctionne pour des milliers d’habitants. Bagira est surnommé «commune dortoir». Ses habitants n’y retournent que pour dormir, après avoir passé pendant la journée toutes leurs activités dans la commune d’Ibanda et de Kadutu.

Je débarque à 17h40 à la Place de l’Indépendance. J’attends un bus. Les taxis sont rarissimes et toujours pleins. Autour de moi, des femmes, des enfants, des jeunes et même des vieillards. Tous attendent un bus pour « Bagdad ». Après 20 minutes d’attente, enfin un bus au loin. Aussitôt, une jeune femme me lance en swahili : « Grand, j’ai un bébé sur moi et je dois aller faire la nourriture pour ses frères ! ».  Je n’y comprends rien du tout ! Tout le monde me semble pressé.

Quand le bus arrive, c’est tout le monde qui accourt. Sans gêne, chacun déploie toute son énergie physique pour entrer dans le bus. Tant pis pour les infirmes et autres invalides ! Je n’ai plus reconnu ces enfants et ces vieux qui étaient à mes côtés et que je semblais choyer. Et bien, comme tout le monde, je me bats aussi. Quelques secondes plus tard, je trouve une place, assez confortable. Mais à l’entrée du bus, un vieillard épuisé par la lutte, n’arrive pas à se trouver une place. Il est obligé de redescendre et d’attendre un autre bus, peut-être incertain. Pris de pitié, je descends du bus et lui cède ma place.

Certains de ceux qui avaient raté ce bus, choisissent de faire le pied sur ce tronçon de plus de 6 km. D’autres comme moi, décident d’attendre le prochain bus. « Il faut avoir mangé et réunir suffisamment d’effort pour se trouver une place dans les bus ici, surtout les samedis ! », me lance Dunia, un nouvel « attentiste » qui s’est joint à moi. 
J’ai tout de suite pensé à Kigali où je vois des gens faire une file pour entrer dans un bus. A Bukavu, les gens sont loin de s’organiser dans ce secteur. Et l’Etat, au travers les instances chargées d’assurer l’ordre dans les transports en commun, lâche du lest…

Impatient d’attendre un autre bus qui ne venait toujours pas, et déçu par cette épreuve de musculature qui m’attendait, j’ai résolu de retourner chez moi. Et depuis, je n’ai jamais plus visité « Sombrero » !

8.8.11

A quelques mois des élections, le chantier 'Route' de plus en plus visible à Bukavu


Dernièrement, un ami m’a demandé de parler dans ce blog de quelque chose de positif.  Et bien voilà, ça tombe bien! Enfin un constat positif, mais toujours aussi baroque.  A seulement quelques mois des élections présidentielles prévues le 28 novembre prochain, Bukavu ressemble désormais à un vaste chantier. Les piétons, les conducteurs des taxis, les motards et autres transporteurs sont incommodés par des travaux en cours sur la voirie urbaine de la ville de Bukavu. 
 
Du marché de Nyawera en passant par la route de l’ISP-Major Vangu au quartier Essence, de la Place de l’Indépendance jusqu’au quartier Industriel, des engins chinois et congolais sont à pied d’œuvre pour répondre au vieux desideratum de la population de Bukavu : De bonnes routes urbaines. Des maisons construites anarchiquement sur le long de la « Route d’Uvira » sont en pleine démolition  par des tracteurs de l’Office des Routes pour faire respecter les frasques et marges tracées sur ces routes depuis l’époque coloniale.
  
« Ces travaux sont l’œuvre du gouvernement national, initiée par le Chef de l’Etat dans le cadre des 5 chantiers de la République », déclarait le Gouverneur de Province sur les ondes d’une radio locale.  A la question de savoir pourquoi attendre la veille des élections pour initier ces travaux, Chishambo a cette réponse : « Ça n’a rien à avoir avec les élections. Nous sommes un gouvernement responsable, qui a un programme et qui fait son travail normalement et progressivement… »

Dans les rues de Bukavu, les avis restent partagés. Gertrude est informaticienne dans une ONG internationale. Pour elle « c’est la première fois depuis plusieurs années que ces routes sont reconstruites. Donnons à ce chantier une chance, peut-être que cette fois-ci les choses marcheront. » 

Mao est motard. Sur sa moto qui me dépose à l’Edap/ISP, il me lance: « ces travaux ne sont que des mascarades pour les prochaines élections. Pourquoi ne les avoir pas commencés tôt ? Je suis sûr que ces travaux ne seront jamais achevés aussi longtemps qu’il n' y a pas d’hommes sérieux à la tête de ce pays ». Et d’ajouter que  « ces chinois ne font que nous rajouter de la poussière, déjà omniprésente en cette saison sèche ». 

L’allure que prend de plus en plus le chantier Route dans la ville de Bukavu étonne plus d’un. D’où le doute qu’éprouvent certains bukaviens sur sa qualité et sa durabilité. Ce chantier ne ressemble-t-il pas aujourd’hui à une équipe de football menée 1-0 à une minute de la fin du temps réglementaire ? Les « joueurs » semblent enfin motivés à marquer le but de l’égalisation. Le but qui pourrait changer le score, placer l’équipe en bonne position et remettre les supporters en confiance. Quoi qu’il en soit, à quatre mois des élections, Bukavu change. Et très rapidement. Vive les élections!

13.7.11

Pour travail non réalisé, un tailleur-couturier arrêté par des militaires



Dans la soirée de ce mardi, les bukaviens sont embarrassés par l’arrestation de Kapapa*, tailleur et tenancier d’un petit atelier de couture situé sur avenue MBAKI dans la Commune d’Ibanda. Il est reproché à Kapapa de n’avoir pas remis à temps les pagnes (Super Wax) d’une dame. 

Kapapa cousait ces pagnes depuis plus d’un mois, dépassant remarquablement le délai convenu avec sa cliente. Pris de colère, la dame n’est pas restée apathique. Grâce à ses connaissances dans les milieux des gouvernants, elle choisit de faire intervenir des militaires pour arrêter Kapapa. Du coup, deux militaires débarquent dans son atelier. 
L’homme est d’abord menacé, intimidé puis giflé. Dans ce pays où seuls les nantis ont droit aux menottes ‘originales’, Kapapa a les bras attachés par des cordes en plastique. Il est trainé à pied tout le long de la route qui mène au camp militaire Saïo où une petite cellule l’attend.

Pour une affaire civile, pourquoi faire appel aux militaires ? Quel est finalement le rôle d’un policier ? Cette scène nous rappelle, sans nul doute, l’époque de Mobutu où chaque individu lésé avait le privilège de faire intervenir un militaire pour se rendre justice, moyennant quelques sous. Les temps ont changé mais les comportements sont restés les mêmes. D’aucuns se demandent si la RDC a véritablement quitté la 2ème république.

En attendant, Kapapa est détenu « provisoirement » dans une cellule. Et ici chez nous, la détention provisoire a ses péripéties, un affront au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Kapapa commence ainsi une nouvelle lutte, celle de retrouver sa liberté, au prix d’énormes sacrifices.